Ce qui devait arriver au Loire Princesse……. arriva.


Dans l’article de la lettre de janvier 2015, consacré à Loire Princesse, nous écrivions, entre autres, "le risque de voir s’échouer le bateau (ondes de sables sur le fond) paraît bien important". Ce qui devait arriver arriva le 10 juillet où, après être parti bien difficilement de Bouchemaine, le Loire Princesse s’est mis dans une position délicate en s’échouant sur un banc de sable dans le bras des Lombardières. Affaire sérieuse car il est resté échoué plus de 7 heures avant de pouvoir repartir ce qui a entraîné, par V.N.F. une interdiction immédiate de naviguer entre La Possonnière et Bouchemaine. Les gendarmes, arrivés pour le constat, n’étaient pas très contents ! Le débit à Montjean était de 180 m3/s alors que CroisiEurope avait déclaré, lors de la réunion au Conseil Régional le 20 octobre 2014, ne pouvoir naviguer que pour des débits supérieurs à 200-300 m3/s. A qui la faute ? Il est vrai que les débits annoncés par CroisiEurope sont très changeants !

Ce n’est qu’une aventure, parmi d’autres. Le 5 juin, dans l’impossibilité de remonter le courant, au droit de St Florent le Vieil, le beau navire a dû faire marche arrière. Pas très glorieux. Le 14 juin, le Loire Princesse était assisté d’un bateau pousseur pour remonter le fleuve ; à la suite d’une faute de manœuvre, c’est le pousseur qui chavira. Encore moins glorieux.

Il faut dire que les roues à aubes, pourtant présentées comme une innovation géniale, brillaient seulement par leur capacité à brasser l’eau sous le capotage. Dans un premier temps, la hauteur du capotage a été réduite, ensuite des ouvertures latérales ont été effectuées pour, enfin, procéder à la modification totale des capotages. Grave erreur de conception de la part du ou des bureaux d’étude concernés. Depuis lors, nous avons surnommé le Loire Princesse "Brasse bouillon”.

Compte tenu de sa longueur et des sinuosités de l’étroit chenal, au droit de la tour dite de Péage (St Florent-le-Vieil), V.N.F.(Voies Navigables de France) est intervenu pour dégager "quelques enrochements" au fond du fleuve pour élargir la passe. “Quelques enrochements” est un euphémisme car cela a représenté une journée de travail. Il avait pourtant été affirmé qu’il n’y aurait pas de travaux spécifiques dans la Loire pour ce bateau. Une autre fois, le Loire Princesse s’est halé à partir de la rive pour se sortir d’une mauvaise passe, pratique strictement interdite par le Règlement Particulier de Police de navigation (R.P.P.) concernant l’aval du bec de Maine.

A ce sujet, bien des déboires du Loire Princesse auraient pu être évités si les termes du R.P.P. avaient été sérieusement pris en compte avant de se lancer dans cette aventure. Il n’en reste pas moins que, compte tenu des débits de la Loire, les croisières ont été limitées, cette année, à quelques exceptions près, à une navigation entre Saint- Nazaire et Ancenis.

Proposer, sur catalogue, des croisières sur la Loire entre Nantes et Bouchemaine  alors que, finalement, une bonne partie des croisières se sont arrêtées à mi-parcours pourrait être qualifié de "pratiques commerciales douteuses". Il ne s’agit pas, en effet,  de situations exceptionnelles mais d’une réalité bien connue des riverains de la Loire.

Que peut penser le touriste qui fait sa réservation plusieurs mois à l'avance, en venant parfois de fort loin, et qui apprend, à un moment donné, que la croisière ne sera pas aussi longue que prévue ?

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