L'ensablement du bras de Ste Gemmes-sur-Loire


La précédente municipalité avait obtenu qu’une étude supplémentaire soit réalisée pour remédier à l’ensablement excessif de ce bras. De cette étude, effectuée par le laboratoire des Ponts et Chaussées de Blois, il ressort qu’historiquement, depuis le XVIIIème siècle, la morphologie des différents bras de la Loire, depuis l’île Gemmes jusqu’au bec de Maine, a évolué progressivement vers une augmentation de la capacité hydraulique du bras de St Jean-de-la-Croix au détriment des bras de St-Aubin et de Ste-Gemmes, la morphologie du Louet restant sensiblement identique. De même, il a été observé qu’à partir du milieu du XIXème siècle débutait une incision progressive du lit qui s’accélérait dès le début du XXème siècle avec la chenalisation, en aval du bec de Maine, et avec les prélèvements excessifs de sable. Concrètement, depuis 1900, le lit s’est incisé d’environ 1,60 m au droit de La Pointe et de 0,60 m en amont du seuil de l’ancien pont, aux Ponts-de-Cé. Une étude bathymétrique fine du secteur conduit à constater que l’évolution de l’incision a été beaucoup plus générale et importante dans le bras de St-Jean et qu’elle est faible et limitée dans le chenal du bras de Ste-Gemmes. Le bénéfice hydraulique est donc en faveur du bras de St-Jean qui capte plus de débit d’où l’exhaussement apparent du bras de Ste-Gemmes qualifié par les riverains d’ensablement mais qui n’en est pas un puisque ses fonds ne se sont pas exhaussés. Ce déséquilibre hydraulique, déjà présent dans les années 1930 n’a fait que s’accroître depuis.
Le contexte géologique du secteur n’est pas étranger à cette situation. En effet, les schistes d’Angers affleurent dans ce secteur d’étude, certains affleurements sont d’ailleurs visibles en rive droite du bras de Ste-Gemmes (Le Grand Jard) alors que le substratum n’est accessible que par des sondages dans le bras de St-Jean. Il apparaît que le bras de St-Aubin et celui de Ste- Gemmes, à l’amont du Grand Jard, sont bloqués dans leur évolution morphologique et empêche tout approfondissement de ces deux bras.
L’étude conclut que, du fait des affleurements du substratum dans les deux bras secondaires, il est physiquement impossible que la Loire parvienne à rééquilibrer l’alimentation de ses bras par sa propres dynamique, même en amorçant le travail par le creusement de chenaux. Des solutions artificielles et lourdes ont été examinées et rejetées car présentant de nombreux risques dont celui d’un impact non maîtrisé sur le bras du Louet. Force est donc de constater qu’il n’y a pas de solution sérieuse pour désensabler ce bras.

Pour plus de détails, voir rapport étude ici (3 Mo en pdf)

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